« C'est au terme de la promenade en voiture qui consacrait, en juin 1950, l'ouverture de la première route mondiale - seule route de l'espoir - que Saint-Cirq embrasée aux feux de Bengale m’est apparue - comme une rose impossible dans la nuit.
Cela dût tenir du coup de foudre si je songe que le matin suivant je revenais, dans la tentation de me poser au coeur de cette fleur : merveille, elle avait cessée de flamber, mais restait intacte.
Par-delà bien d'autres sites - d'Amérique, d'Europe - Saint-Cirq a disposé sur moi du seul enchantement : celui qui fixe à tout jamais. J'ai cessé de me désirer ailleurs.
Je crois que le secret de sa poésie s'apparente à celui de certaines Illuminations de Rimbaud, qu'il est le produit du plus rare équilibre dans la plus parfaite dénivellation des plans.
L'énumération de ses autres ressources est très loin d'épuiser ce secret….
Chaque jour, au réveil, il me semble ouvrir la fenêtre sur les Très Riches Heures, non seulement de l'Art, mais de la Nature et de la Vie ».
André BRETON - Saint-Cirq-Lapopie, le 3 septembre 1951.
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